"Mais que faire alors, si la fonction évidente et unique de tout homme intelligent c'est de bavarder, c'est à dire de transvaser sciemment du creux dans du vide ?" F. Dostoïevski
Une heure en jabot Runcrab est une expérience créative étonnante programmée avec 27 classes dans 6 écoles maternelles de la ville de Nantes par le CRV* pour dessiner autrement.
Chaque enfant se retrouve embarquer physiquement dans le dessin : les 2 mains aux crayons, pour dessiner la tête en l’air, l’air de rien sur soi, sur les autres, assis, debout, couché ! Dessiner à l’écoute (ou pas) de « consignes » remises en jeu toutes les 5 minutes. Chacun expérimente et fait son chemin à côté et/ou avec les autres. Sans oublier « le plaisir infantile de découvrir a posteriori les traces du geste. » (Michel Lascault, « Le manuel de crabouillage » éditions Le petit jaunais, 2015).
Préparation de l’atelier « Une heure en jabot Runcrab » :
– Présentation et échange autour du protocole, dispositif et jeux de rôle pour in fine produire un matériel graphique. Ce matériel singulier pour construire un volume collectif dans le feu de l’action. Garder les grandes figures : l’enfant et son dessin/motif/portrait, le groupe devant son volume. Prise de vue finale.
Une expérience avec vingt sept classes de six écoles maternelles de l’agglomération de Nantes qui se déroule sur le premier semestre 2023…
Le jabot Runcrab a été inventé par Nancy Sulmont en 2015. Cet outil, vêtement-chevalet, permet de pratiquer l’art ventral. En prenant appui sur la surface antérieure du corps pour peindre, dessiner, coller, frotter, gommer. Le regard peut se connecter sur son environnement stimulant les motifs du dessinateur. Qui oublie, dans sa gestuelle hasardeuse, le dessin apparaissant. On peut se servir des reliefs du corps ou les supprimer par l’usage d’un plastron rigide. Le corps entier est à l’œuvre dans ces jeux dessinés : le running crabouillage (crabouiller en courant), le walking crabouillage (en marchant), le staying crabouillage (immobile).
Séance le matin avec 2 ou 3 classes à suivre.
1 heure à 1 heure 30 par classe en 6 temps :
– présentation
– habillage avec un ou plusieurs jabot
– Runcrabing suivant consignes / prises de vues des enfants en action
– déshabillage et chiffonnage : passage de la 2 dimension à la 3ème dimension
– création du volume en grappe, manipulation, installation/ prises de vues des enfants derrière leur ouvrage collectif
– salutations
*Un projet soutenu par le Centre de Ressources Ville de Nantes
calendrier à l’avenant, crabocallithographié, bien huilé pour un double accès. Nancy à la typo/litho/sacribrouillage transparente et Claire Gauzente à la callithographie bien dorée.
que cette année te soit pleine de perspective, d’engagement, de bonheur heureux et plus encore. Chaque seconde, chaque heure, chaque jour, chaque mois comptent…
dans le cadre de la semaine des éditions d’art, cette Foire à l’édition, installée dans l’ancienne bibliothèque de Caen, m’accueille avec une vingtaine d’autres , le samedi 3 décembre de 10h à 19 h :
Anaïck Moriceau, L’Artothèque, Atelier Marie-Sol Parant, La Belle Époque, Courte Échelle, Déjà vu, Les Dispersées, La Fabrique des Signes, L’Encrage, Lendroit Éditions, LJMTL, Ok, Le Petit Jaunais, Plein Temps Libre, Rayon, Sombres Torrents…
L’occasion de présenter mes dernières éditions avec Jean-Claude Mattrat, virtuose de l’anagramme : cinq dépliants, dépliants courts, cours de lithographie illustrés par sa poétique littérature, un rien sarcastique…
Une tombolalitho pour apprécier deux tirages, celle de la lithographie (anagrammée bien sur) à gagner !
Une exposition collective à la galerie Cécile LOIRET à Vannes (56)
Commissaire associé Philippe Renaud.
Où ma madeleine voisine « Le portrait » et « La dictée » de Proust par respectivement Pierre Bettencourt et Michel Lablais.
Juillet, aout, septembre, octobre 2022.
Vernissage le 26 juillet à partir de 18 h.
Double tirages le 30 septembre à 18 h de « Papier Bonbon » : le sort désignera les heureux gagnants de la tombola litho que j’imprimerai collantes à souhait le même jour. Billet 5€ auprès de Cécile Loiret.
Le petit jaunais est largement représenté avec les lithographies de
Nathalie Lété, Christine Crozat, Michel Haas, Fernando Puig Rosado, Nancy Sulmont, Dominique Lacoudre, Michel Lascault, Daniel Nadaud, Françoise Pétrovitch, Les chats Pelés, Benoit Jacques, …
Mais aussi de nombreuses photographies d’anonymes ou d’artistes comme Sabine Weiss, Antoine Schneck, des dessins de James Rielly, Michel Lablais, des peintures de Marlène Moquet, … et même un Poulbot !
30 avril – 11 juin 2022, La Basse Cour des Miracles, Strasbourg (67)
Maria Luchankina m’a invité à l’instar de beaucoup d’autres artistes à plancher sur la thématique de cette exposition « Pauv’tâches ». Un catalogue façon fanzine devrait voir le jour avec les nombreuses réponses aux quelques questions dont voici les miennes publiée ci-dessous, illustrées par deux œuvres « ratées » et deux documents fondateurs.
Pinocchio, 1972Tentatives de portraits de Daniel Depoutot, (en cours)Le manuel de crabouillage, Michel Lascault, Nancy Sulmont, Gilbert Lascault, 2016La méthode Q, par Claire Gauzente, 2019
Œuvre ratée « Pinocchio » Nancy Sulmont. 8 x 6 x 3,3 cm bois, métal et laine 1972 Présentée sous cloche de verre h :15 cm, diamètre socle 10 cm Sculpture collectionnée par mon père dont j’ai hérité à son décès.
Cahier de dessins biens crabouillés « Tentatives de portraits de Daniel Depoutot » Nancy Sulmont cahier de 16 feuilles pliées cousues avec une couverture 28 x 20 cm 2019
Document N°1 « Le manuel de crabouillage » Michel Lascault, Nancy Sulmont, Gilbert Lascault cahier de 16 pages, 14,8 x 10,5 cm Editions Le petit jaunais 2016
Document N°2 « La méthode Q » Texte de Claire Gauzente Copie d’un extrait de « HABITER », éditions Le petit jaunais 2019
« Qu’est ce que pour vous l’échec ? « Une impossibilité. Je pense que l’échec n’est pas possible en art. Mon père me l’a signifié très jeune de façon subliminale, en conservant précieusement cette sculpture « Pinocchio ». En 1972, j’avais 8 ans, avec mes trois frères et sœurs nous ne pouvions manquer un épisode des « Aventures de Pinocchio ». Si fascinés et à l’instar de Geppetto, nous entreprenons de fabriquer la marionnette. Mon grand frère en fit un grand, en pin bien poncé, articulé, peint, il me semblait presque semblable à celui qui apparaissait à l’écran. Péniblement j’ai scié quelques maigres tourillons. Scié encore et percé à la chignole laborieusement deux liteaux. Des clous fendent la face ridicule de ce gnome pétrifié, surmonté de quelques brins de laine et voilà, le mien. Ah ! Le nez oui, court, il ne ment pas… Un peu miteux, maladroit, court sur pattes, mal raboté, les marques de l’étau encore saillantes. La honte ! Et pourtant le voilà présent, lui, cinquante ans plus tard expédié dans une exposition à la Basse Cour des Miracles à Strasbourg, son épitaphe effacée. La perruque recollée. Presque manchot. Bien vivant. Surement pas un échec, surement pas une réussite. Une émerveille. »
« La sensation de pauv’tâche ? » « Pauv’tâche » est le nom d’oiseau que mon grand frère sifflotait pour mépriser ce qui lui paraissait inférieur. Un compliment de fait (lire le texte précédent) La notion de raté n’est, pour moi, pas associée à la tâche. Celle-ci est plutôt une invitation à l’invention, voir « Le manuel de crabouillage » La sensation de raté, d’immaturité ou d’inachevé, d’incompréhension, de maladresse, d’impuissance,… tout un monde en devenir, à découvrir, à explorer. Et puis comme dirait mon prof de typographie « faire et défaire est mon affaire ». Pourquoi, pourquoi garder quelque chose de supposément « raté » ? Lui assigner ce statut est déjà la distinguer du reste. La reconnaitre dans son aspect négatif, peu flatteur, hors sujet, piteux… Cette chose devient une sorte de marqueur. Un (dés)aveux. Une singularité. Il y a un avant et un après. Mise de coté elle peut être ré-évaluée plus tard. L’ai-je regardé ? Le regard évolue avec le temps. Les regardeurs sont multiples. L’œuvre est aussi faite par celui qui la (re)garde. La critique manifeste l’émotion. Indifférence ou fadeur, toutes expressions sont bonnes à connaitre.
« À quel moment l’artiste se dit que c’est raté, que c’est nul ? » En ce jour de vacances de Noël 1972, en faisant ce Pinocchio je savais qu’il était raté : je voyais mon frère faire mieux. Plus habile, plus ressemblant, plus grand, plus facilement, plus intelligemment… Mon père m’accompagnait et je ne voulais pas être en reste. Tous les jours je me bats avec mes dessins, mes impressions lithographiques, mes sculptures… Evacuer ce sentiment de rater par l’action. Pouvoir faire mieux, ou se décomplexer vis a vis d’autres œuvres ou artistes est une bataille permanente, une fuite en avant. Mais l’art c’est ma vie. Seule la mort signera la fin de ce duel. Nul raté, la vie donc.
« Quelle est votre expérience avec l’échec ? » J’accumule. Je ne jette rien et retourne voir plusieurs fois les dessins ou objets. Un jour c’est bon, un jour ça ne l’est plus. Rien de définitif. Faire faire faire, refaire et laisser le temps, la mise à distance et aussi le contexte, les rencontres, décider ou faire naitre l’intérêt d’une pièce. Décréter l’échec est une évaluation de mon travail, une pratique scolaire qui me révulse, que j’applique sans doute inconsciemment ou intuitivement (j’aime, j’aime pas). Refuser l’échec et donc la réussite c’est peut-être appliquer le système d’équivalence à la Robert Filliou de Fluxus ? Bien fait = Mal fait = Pas fait à laquelle je rajouterais = Fait = Refait = Défait = Fête Voici une autre expérience associée à l’échec, choix subjectif s’il en est, porté à l’encontre d’une œuvre : la Méthode Q, un protocole pour travailler la subjectivité des choix. Un outil statistique que j’ai détourné avec Claire Gauzente, une amie artiste et universitaire du marketing commerciale pour l’amener dans les champs de l’art. Une mise à distance du jugement qui permet de faire émerger des œuvres avec des critères possiblement poétiques bien loin des notions d’échec et de réussite.
Juste oser voir, écrire, choisir, faire, vivre, être tout simplement.
Après un une première puis une seconde annulation causées par la pandémie COVID 19 je vais enfin pouvoir participer aux journées européennes des métiers d’art (JEMA) au musée de la faïence de Malicorne-sur-Sartheles 2 et 3 avril 2022 . Je pense y présenter pour la première fois les sculptures de porcelaines réalisées avec la complicité de Bénédicte Vallet, artiste céramiste. J’ai proposé également dans cette continuité une collaboration avec un.e céramiste du cru. Ce fut Yassine Boutaleb. Formé au Maroc, puis pendant quelques années, ouvrier-faïencier pour les faïenceries « Bourg-Joly » à Malicorne, il se lance en indépendant. Pour partager nos compétences, nous nous sommes retrouvés pour un premier atelier de lithographie sur ses terres colorées, les 10 et 11 mars 2020, à Malicorne. « Harmonie fanée », mes lithographies sur bois peints ont servi d’esquisses au projet. Les plaques percées sont enfin cuites ce 17 mars 2022. J’ai hâte de retrouver ce travail et de le partager avec les visiteurs des JEMA. Donc à très bientôt…
Nous avons travaillé à la réalisation de plaques, tuiles, boutons, galettes, parsemés de trous et encoches pour recevoir des clous en terre ou des fil, ficelle, cordelette ? Nos compositions ou motifs en aplats de couleurs minérales sont modulés par les impressions lithographiques chargées d’émaux aux couleurs inspirées par les mousses joufflues de cet hiver particulièrement arrosé. La cuisson a eu le dernier mot deux ans plus tard après un séchage prolongé par le musée resté fermé plusieurs mois suite aux mesures de confinement.
Le travail de la terre avec Yassine les 10 et 11 mars 2020.Les plaques de faïences enfin cuites ce 17 mars 2022.Tableau de terreTableau de terreTableau de terreTableau de terre
Été 2022, je travaille sur une série que j’intitule « Tableau de terre », associant papier et terre lithographiés.
Apparaissent ensuite cette collection de « Biscuit fleuri ».
« Harmonie d’hivers », « HIP POP POURRI », « Harmonie fanée »
quelques spécimens de « FANE » réalisés avec Philippe Cognée
des livres, cahiers des éditions Le petit jaunais
l’inépuisable « Le manuel de Crabouillage » auxquels j’ai contribué avec Michel Lascault, Gilbert Lascault
Pour le MAD talks, je propose la « Litho à quatre feuilles » dans l’ espace dédié de la mezzanine le 11 à 17 heure.
L’impression d’une édition porte-bonheur sur le coin d’une table avec une bassine d’eau.
« Litho à quatre feuilles » lot aux heureux gagnants du tirage au sort des billets distribués à prix libre à ma table B16 ou dans les allées (mon manteau y invitera).
Douzième évènement organisé par l’association nantaise ART4ART4, cette exposition rassemble le WE du 25 au 27 mars de 12 à 18 h. une bande d’artistes plasticiens plutôt figurati’ffes, colo-pas-tristes dans les salles de la « Poissonne-rie » 24 bd de la Liberté. Je tente cette première participation suivant la règle et dans le ton de cet étalage avec 12 portraits en pièces montées de lithographies pâtissières et boulangères encadrés de blanc. Prix de 60 à 200 €.
Boule verte 42 x 32 cm 170 €Cannelet bras 42 x 32 cm 170 €Galette fraise 42 x 32 cm 170 €Pain pâtisseries 52 x 25 cm 180 €Sand Ouiche 52 x 25 cm 180€Pain Macaron 72 x 42 cm 200 €Chausson Bague 32 x 42 cm 90 €Croissant beurre 42 x 32 cm 60 €Croissant ordinaire 42 x 32 cm 60 €CHausson d’Antan 32 x 42 cm 90€
Résidence d’artiste à l’atelier V dans la cité troglodyte de Turquant (49)
16 – 27 juin 2021
Artiste en édition, alias Le petit jaunais, je fais évoluer depuis quelques années mes collaborations éditoriales centrées sur la lithographie vers une pratique artistique pluridisciplinaire où je repense ma place et celles de mes partenaires, auteurs, spectateurs dans les jeux de l’imprimerie et de l’édition.
Ma présence du 16 au 27 juin 2021, dans cet atelier troglodyte s’inscrit dans cette continuité. L’hôtesse de ce lieu, Aurore Besson, sculptrice, héberge des pierres calcaire venues des quatre coins de l’Europe avec lesquelles, elle a, un peu lithographe, partagé leurs mémoires. Une incitation à installer mon atelier volant de lithographie et de poursuivre sur ces pavés mon journal +/- intime : la petite bande. Sans préjuger de ce que ce séjour pourra faire naitre dans l’intimité de cet environnement calcaire humide et frais.
J’amène mon vélo, la Loire coule au pied de l’atelier V, doublée de sa fameuse piste cyclable. DRELING DRELING
Ouvert aux publics de 15 à 18h.
Les TRUQUE de Turquant, une suite de lithographies nait de cette semaine en immersion. Clique CLIC pour y accéder.